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Une séparation qui ne pouvait durer


Il arriva que tantôt l’un, tantôt l’autre de ses compagnons de clan le suivirent, d’abord à distance, puis de près. Ces relations se resserrèrent ; je devins un ami de tout le village, ou plutôt un fétiche — car ces gens ne purent jamais considérer comme leur égal le grand individu pâle qui vivait avec les lions. Ma réputation se répandit à travers toute la race, si bien que je recevais des nouvelles de pays assez lointains. C’est ainsi que la rumeur publique me vint apprendre qu’une caravane, guidée par des hommes pâles, avait fait son apparition de l’autre côté de la forêt, le long du fleuve Oumgo. Quoique je me crusse décidé à retourner en Europe, je passai plusieurs jours dans une incertitude mélancolique. Maintenant que j’allais pouvoir le quitter, je sentais combien mon grand lion m’était