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sites désolés, des landes sablonneuses ; ensuite les arbres commencèrent à paraître.

Après une nuit passée dans la broussaille, je me remis en route. À plusieurs reprises, je traversai de petits bois. Mais, d’autre part, je retrouvais des vestiges de la présence de l’homme. Je pris toutes les mesures possibles pour rendre mon passage impalpable : il était écrit que je n’y réussirais point. Dans l’après-midi apparut un nègre nain, à la tête cubique, aux yeux tournants. Il s’enfuit à ma vue, avec un cri perçant comme l’appel d’une flûte traversière. Dix minutes plus tard, d’autres nains se montrèrent, une douzaine peut-être, qui se mirent en devoir de me cerner. Pris d’une frénésie de désespoir, je balançai sérieusement entre la mort immédiate et la fuite. L’instinct de conservation l’emporta. Tout d’abord, ma course fut heureuse, comme le jour précédent ; je me crus provisoirement hors d’atteinte. Je n’en ressentis