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l’avant ; il fallait battre en retraite, sans tergiverser. C’est ce que je fis. Déjà il était trop tard. Une troupe de nègres me barrait le passage. C’étaient des nains, d’ailleurs trapus, les membres bien attachés, et armés d’arcs, de flèches et de sagaies. Je leur fis des signes amicaux : ils me répondirent par une hurlée perçante, accompagnée d’une volée de projectiles. Il n’y avait qu’à fuir ; je le fis avec empressement. Les petits hommes me poursuivirent. Comme leur vitesse était quelque peu proportionnée à leur taille, je gagnai vite du terrain. Après une courte demi-heure, ils étaient hors de vue ainsi que leur village. Je me retrouvais de nouveau dans la solitude et, à bon droit, je me crus sauvé de leurs mains, sans trop oser m’en réjouir, car il y avait d’autres hommes dans le maudit territoire. Je ne tardai pas à m’en convaincre : un deuxième village m’apparut, cette fois au bord d’une rivière. Je le tournai — de fort loin, — j’eus la chance de