Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/197

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fruits ; je déterrais des racines comestibles ; je dénichais des œufs. Il y avait abondance de ces choses. D’autre part, ce régime, mieux qu’une nourriture carnée, convenait au climat… En sorte que, si j’avais été un simple animal, je n’aurais pas été trop misérable. Mais pouvais-je m’empêcher de songer, en ma qualité d’homme, au lendemain ?

Le quinzième jour, j’arrivai devant une plaine entrecoupée de faibles hauteurs. J’hésitai longtemps avant de m’y engager ; je craignais d’y trouver enfin mes semblables. Par ailleurs, il me répugnait étrangement de retourner en arrière. Je m’en rapportai donc au hasard et je continuai ma route. Bientôt il devint évident que l’homme fréquentait le terroir ; des traces nombreuses me le certifiaient. Si j’avais pu conserver un doute, l’apparition de paillotes, à l’autre versant d’une colline que j’avais gravie, l’aurait anéanti.

Cette fois, il ne s’agissait plus d’aller de