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chair à meurtrir et à déchirer !… Je sentais cela vivement tandis que les serpents coulaient à travers les mousses, les lichens, les racines, les pierres, que quelque panthère ou quelque léopard bondissait sur un arbre, que les singes et les perroquets élevaient leurs clameurs perçantes. Chacun de mes pas était un danger ; le repos était peut-être pire encore. Où me réfugier ? Où serais-je à l’abri de la dent, du venin, de l’étreinte ? Et cependant, ni la panthère, ni le python, ni le lion, ni le rhinocéros, n’avaient encore attaqué ma chétive personne. J’avais entrevu la silhouette souple de la première ; j’avais rencontré le python au bord d’une mare ; j’avais fui le rhinocéros dans une clairière sablonneuse.