Seul au milieu de l’Afrique
J’ignorerai toujours pourquoi je ne fus pas mis à mort cette nuit-là. Sans doute étais-je réservé pour quelque cérémonie solennelle. Il est certain qu’on ne me fit aucun mal ; c’est à peine si on m’attacha.
Après une crise excessive d’horreur et d’épouvante, j’étais devenu assez calme. Je m’attendais, certes, à subir le même sort que mon pauvre Marandon, mais j’étais persuadé que ce ne serait pas dans le cours de la nuit ; et la journée suivante me semblait fantastiquement lointaine. D’abord, je ne pensai pour ainsi dire pas ; j’étais saturé d’images et de sensations. Lorsque je me mis à réfléchir, ce ne fut pas, croyez-le bien, à des problèmes philosophiques ; je ne songeais au fond qu’à une seule chose : l’évasion. Mon intelligence la tenait pour impossible : je ne m’obstinais pas moins à