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Quoique aucun de nous ne fût de premier ordre, nous savions évaluer les distances et, dans cette masse, c’était tout ce qu’il fallait. Aussi, presque chacune de nos balles portait. Même, une panique se dessina parmi nos adversaires : une centaine d’hommes prirent la fuite. Ils furent ramenés par un chef colossal, qui commandait l’arrière-garde, et les hurlements s’enflèrent, la multitude cendreuse se précipita vertigineusement vers notre tertre :

— Ça ressemble furieusement à la fin ! grommela Marandon.

Bientôt les assaillants se multiplièrent. On avait beau les abattre, les vides se refermaient aussitôt. En même temps, d’autres groupes commençaient à nous cerner. Il ne nous restait qu’à mourir ou à essayer la vitesse de nos jambes. Quelques-uns de nos nègres filèrent comme des antilopes. Deux ou trois tombèrent, devant nos yeux, sous des coups de sagaie : j’ignore quel fut