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campagne. Il fallait nous retirer sur le tertre.

Marandon l’avait compris ; je n’eus qu’à appuyer ses ordres. Tandis qu’un rideau d’hommes continuait la fusillade, j’entraînai le reste parmi les gommiers. Dès que nous fûmes là-haut, j’ordonnai des salves générales. Un torrent de balles coula. Il fut efficace. L’attaque hésita, tournoya. Il parut évident que si nous avions eu des munitions suffisantes, nous aurions pu repousser l’ennemi, mais « l’arrosage » venait de coûter la moitié de notre stock. Et il n’y avait pas moyen d’interrompre la fusillade. Tout au plus pouvait-on la ralentir. Je commençai par défendre le feu aux mauvais tireurs ; je recommandai aux autres de ménager les cartouches. L’ordre fut obéi : tous comprenaient que le gaspillage c’était la mort. En somme, nous demeurions huit tireurs : les quatre blancs de l’expédition et quatre nègres.