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contre mon corps son doux corps de bien-aimée dans un frisson de fièvre exquise. Son capuchon imperméable, protégeait sa tête et sa poitrine ; mais je me souviens qu’une fois elle s’accrocha à mes épaules, qu’elle m’embrassa étroitement et que ce capuchon tomba en arrière. La toison blonde de ses cheveux me noya le cœur de délices : toute ma vie j’aurai devant les yeux sa tête charmante, sa nuque délicate, la jeunesse sacrée de sa chair sous l’intarissable averse. Je la pressai sur moi, délirant, et, au milieu d’un éclat de tonnerre qui fit trembler le sol, je lui rendis ses caresses. Déjà elle se reprenait avec douceur, elle couvrait en souriant sa tête mouillée, elle m’entraînait.

Je tins sa petite main nerveuse comme un exquis enfant tient un oiseau, et nous courûmes jusqu’à l’endroit signalé par mes vêtements.

L’enfant émergea, sortit de l’eau et, quoiqu’il manifestât une extrême frayeur à cha-