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prenais bien son rire, je comprenais ses consolations et son espérance.

Sabine vivait ! La pénétrante certitude filtra dans mon âme, plus douce que les rayons de l’aube par les rameaux de quelque noire forêt d’Afrique. Elle vivait, mais où ? Pourrais-je en tirer l’indication du génial enfant ? Non seulement je le pus, mais avec des détails qui me surprirent. Nous avions trouvé une langue et, chaque succès en appelant de nouveaux, bientôt cette langue exprima des sensations fort délicates et même quelques idées abstraites élémentaires.

Ainsi, je sus que Sabine s’était trouvée d’abord dans l’île proche du massif de roseaux. L’enfant me dit, mais je l’aurais tout aussi bien deviné, qu’il existait par là une grotte où Sabine aurait été descendue. Ma prétendue hallucination se trouvait donc être une vérité, les plaintes sortant du trou de silence et de nuit provenaient bien de ma