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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI


médusé, semblait n’avoir pas entendu. L’énorme créature se rapprochait rapidement de notre abri diaphane dont elle percevait sans doute la présence, car elle s’arrêta au moment de le toucher.

Un halo immense et je me sentis glacé jusqu’aux os ; Antoine, livide, grelottait ; Jean se tenait à la paroi, les yeux hagards…

Un second halo, plus faible, qui nous glaça davantage, en même temps que s’étendait une sensation indicible, souverainement angoissante, qui ne rappelait aucune sensation connue ; elle contractait ma poitrine et semblait arrêter les battements du cœur…

Combien de temps dura notre supplice, — car c’était un supplice, — je l’ignore. Peut-être trente secondes, peut-être plusieurs minutes.

Quand nous reprîmes complètement nos