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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI


Jean nous montra des corps en mouvement. Ces corps aussi étaient plats, de couleur orange, avec des taches bleues ou violettes : nous discernâmes vite qu’ils avaient des prolongements en lanières, pattes ou pseudo-pattes, sur lesquelles ils semblaient glisser plutôt que marcher.

Ce qui tenait lieu de corps avait des contours si irréguliers que ces êtres nous parurent informes. En fait, ils affectaient une surface moussue, avec une multitude de pores, de replis, de sinus, de bosselures. En nous enfonçant un peu plus dans la vallée, nous ne tardâmes pas à en percevoir d’autres, de formes un peu différentes et de nuances diverses, tous remarquables par leurs structures confuses et aplaties, par des surfaces moussues, parfois spongieuses. Nous en comptions maintenant au moins douze sortes différentes. Deux de