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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI


le teint est blanc comme le fromage à la pie, semé de roussettes pâles ; la bouche sensuelle et joyeuse fait rire le visage. C’est un animal concret, vaguement artiste, qui hait la métaphysique et les mathématiques transcendantes, mais un magicien de l’expérimentation, un voyant de l’infinitésimal. Cet ennemi du calcul différentiel et intégral exécute, en un éclair, des calculs mentaux extraordinaires : les chiffres lui apparaissent en traits phosphorescents.

Moi, Jacques Laverande, humain plutôt museur, cavalier de la Licorne, je dissimule un tempérament brumeux sous un simulacre tropical : cheveux, yeux et barbe qui semblent avoir crû, noirs comme lignite, dans quelque Mauritanie, peau cannelle pâle, nez d’écumeur targui…

Les affinités électives qui nous ont