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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI


est une étreinte, semble extraordinairement pure. C’est tout le corps qui aime, en quelque sorte immatériellement. Du moins, si la matière intervient, ce doit être sous la forme d’atomes dispersés, de fluides impondérables.

La naissance de l’enfant est un poème. La mère est d’abord enveloppée tout entière d’un halo, qui, en se condensant sur sa poitrine, devient une vapeur lumineuse. Elle suspend alors à ses épaules une conque ravissante, une sorte de grande fleur pâle, où l’enfant se condense, prend la forme de son espèce, puis se met à grandir. Sa nourriture est d’abord invisible, émanée de la mère.

Pour mon imagination, la naissance et la croissance primitives de ces êtres ont quelque chose de divin ; toute l’infirmité, toute la laideur terrestre en sont bannies,