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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI


— Pourquoi la mort de l’espèce attristerait-elle l’individu ? Tout ne s’est-il pas toujours passé, pour chaque vivant, comme si le monde entier disparaissait avec lui ?

Évidemment ! Mais il aurait pu se faire que le déclin jetât une ombre mélancolique sur les âmes. Au rebours, son attente paraît dispenser aux Tripèdes une sorte de sérénité collective…

Comment aiment-ils ? Il me fallut de longs mois pour en avoir une notion, certes imparfaite, mais aussi étendue que le comporte l’organisation humaine. Telles nuances sans doute me sont restées étrangères, comme l’est la perception des sons pour les Tripèdes.

Leur amour physique demeure une énigme plus mystérieuse que l’amour des fleurs. Leur étreinte, car leur acte nuptial