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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

commandement et nous ne pûmes bientôt plus douter que leur intelligence dépassait de loin la nôtre. Ils surent non seulement créer les méthodes, mais encore nous les faire concevoir avec une netteté extraordinaire.

Et d’abord, ils apprirent notre langue ; la moindre indication, au bout de quelques temps, leur suffisait ; la moindre analogie leur suggérait des généralisations fécondes. Grâce à eux, nos procédés reçurent des perfectionnements prodigieux : les dispositifs d’accélération et de ralentissement exigeaient de moins en moins d’intermédiaires matériels.

Ce n’était pourtant qu’une phase préliminaire : les Éthéraux ne tardèrent pas à mieux vouloir nous comprendre et nous répondre, à notre manière. Tout devint relativement facile lorsque, sur leurs indications, nous eûmes installé un poste radiant de fréquence suffisante. Les rayonnements dérivés de nos voix se communiquaient directement à eux.

Le jour arriva enfin où nous les entendîmes. Moment aussi fabuleux que celui où nous reçûmes leur première réponse. Entendre des voix qui n’existaient pas, émises par des êtres qui ne sauraient émettre ni percevoir aucun son, et leur répondre à l’aide de nos voix transformées en radiations d’univers, cela dépassait infiniment tout ce que nous aurions cru à nos heures les plus chimériques. Jean, toujours plus enclin que nous à extérioriser son enthousiasme, s’exclama, quand nous eûmes entendu les premières paroles émanées des Éthéraux :