moyens de perception correspondant à nos sens. Faute de ces sens, nous n’avions chance d’aboutir qu’à l’aide de signaux rythmiques, en commençant par les plus rudimentaires.
« Jusqu’à quel point et sous quelle forme — si l’on peut ici parler de forme — sont-ils conscients de notre présence ? fit Antoine. Sans doute nous confondent-ils avec les obstacles qu’ils contournent.
— C’est plausible, acquiesça Jean ; ils ignorent vraisemblablement l’existence vivante des Zoomorphes, des Tripèdes, en somme de tout ce qui vit sur Mars en même temps qu’eux.
— Ce qui serait de mauvais augure pour notre entreprise, ajoutai-je. Je me refuse à le croire, car il faudrait faire notre deuil d’une intelligence ayant au moins quelque analogie avec la nôtre.
— Pourquoi ?
— Des obstacles animés, par leur déplacement perpétuel, par telles actions et réactions, n’ont-ils pas un rythme général et particulier très différent des obstacles inanimés ? Intelligents, les Éthéraux n’auraient pu manquer de s’en apercevoir.
— Sans pour cela conclure qu’il s’agit d’obstacles vivants, remarqua Antoine.
— D’accord, mais la différence devrait faire réfléchir des êtres dont la pensée aurait quelque rapport, si lointain fût-il, avec la nôtre.
— Passons au déluge. Quels signaux adopter ?
— Je n’en vois pas de plus simple que des signaux morses sous forme rayonnante, suggéra Jean.