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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

de l’horizon, la Terre s’élevait, astre de jade cuivré, que nous contemplions avec attendrissement : il faudrait si peu de chose pour que nous n’y revenions jamais.

La parole de Jean rendit plus concrète une idée qui nous revenait souvent ; une autre parole lui donna une impulsion singulière.

Ce fut durant une visite que nous fîmes avec le Chef Implicite à des ruines des temps abolis, lorsque les Tripèdes avaient encore le génie créateur. Ces ruines, pas très anciennes, peut-être cinq à six mille ans, se composaient pour la plus grande partie de blocs taillés, parfois recouverts de quelques signes que nous jugeâmes être des inscriptions.

« Ce sont des inscriptions, en effet, affirma le Chef Implicite, mais nous ne parvenons plus à les déchiffrer. Cependant, l’une d’elles, m’a affirmé mon trisaïeul, se rapporte à un essai de communication entre nos Ancêtres et les vies lumineuses.

— Euréka ! » s’exclama Jean avec enthousiasme.

Antoine inclinait la tête, ému en sa manière abstraite, les yeux soudains vagues, sans regard, les sourcils confondus. Je n’étais pas moins troublé qu’eux.

« Mais, demandai-je au Chef Implicite, vous n’avez gardé aucune trace de cette communication ?

— Non, aucune. Mon trisaïeul non plus. Si