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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

ter le scorbut. Non que nous eussions omis de vitaliser nos aliments condensés, mais si notre séjour se prolongeait plus que lors du premier voyage, nos ferments pourraient « s’anémier ». Et puis nous aurions plaisir à manger du végétal plus frais. Nous avions cette fois apporté des semences venues des régions arctiques et des montagnes.

L’entrevue avec le Chef Implicite se prolongea quelque temps encore. Nous convînmes Grâce et moi de nous revoir le lendemain.

« Qui sait si nous ne réussirons pas à faire pousser quelques végétaux nutritifs, dit Jean lorsque nous nous retrouvâmes dans le Stellarium !

— Ce serait le début de la colonisation de Mars ! s’exclama Violaine enthousiasmée.

— Un jour peut-être Mars appartiendra aux hommes, reprit Antoine.

— Ah ! m’écriai-je, je ne le souhaite point. La férocité native de nos semblables persiste encore en ce xxie siècle, Il y a sur la Terre des brutes qui extermineraient sans pitié nos amis Tripèdes.

— Peut-être pas.

— Alors, ils les réduiraient en esclavage ? dit Violaine, indignée.

— Un esclavage modéré conviendrait assez à nos amis, remarqua Antoine.

— Non, non ! fis-je avec dégoût. Ce serait abominable. Les Tripèdes ne sont pas malheureux. Leur