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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

le séjour là-bas engage plus nettement notre responsabilité. Nous ne sommes restés ici que quatre mois.

— Et onze jours.

— Eux devront rester une année sur la Terre. Résisteront-ils ? L’aurions-nous pu ici ? Enfin, il y a la grave question de l’alimentation.

— Je la tiens pour résolue ! » fit Jean.

Il est certain que nous avions complété des expériences — entreprises depuis assez longtemps — pour nourrir les Tripèdes avec des aliments terrestres. Il y en avait qu’ils digéraient tout naturellement, ce qui ne laissait pas de nous émerveiller. D’autres leur devenaient assimilables après quelques modifications. Comme d’ailleurs les Tripèdes mangent très peu, on pourrait emporter des provisions martiennes qui, après dessication, remplaceraient la fraction de nos provisions dépensée pendant le séjour. Les ressources indéfinies des laboratoires terrestres permettraient sûrement des transformations efficaces.

N’avions-nous pas réussi à nous rendre assimilables quelques plantes martiennes ?

« Le séjour seul ne leur serait-il pas funeste ? repartit Antoine.

— C’est une question. Remarquons qu’ils n’éprouvent aucun malaise lorsqu’ils nous accompagnent dans le Stellarium à une pression de 750 millimètres.

— Qu’ils décident ! conclut Antoine. Ils pourront d’ailleurs revenir ici avec nous ou d’autres. Nos voyages ont éveillé des émulations. Qui sait si les