et surtout leur mode d’emploi : je dois avouer que nous ne pûmes jamais nous faire une idée nette des radiations mêmes, mais nous pûmes déterminer la manière de s’en servir et construire les premiers appareils propres à les produire et à les utiliser. Il ne s’agissait plus pour les Tripèdes que de nous imiter avec subtilité et précision, en quoi ils étaient aussi aptes et même plus que des Terrestres. Il fut alors évident que la partie de Mars occupée par les Tripèdes serait interdite aux Zoomorphes, pendant bien des siècles, ce qui éveilla en eux autant d’enthousiasme et d’espérance que le permettait leur nature passive.
La date du départ approchait ; nous avions averti les Terrestres, qui nous attendirent dès lors avec une ardente impatience.
Il fallut enfin prendre la grande résolution. Le Chef Implicite et Grâce nous suivraient-ils ? L’un et l’autre se montrèrent résolus, d’autant plus qu’il était entendu que nous reviendrions dans Mars l’année suivante.
Nous délibérâmes longtemps. C’était leur vie qu’ils risquaient et que nous risquions. Antoine analysait la situation avec son flegme habituel.
« Le risque de la traversée c’est leur affaire. Ne l’avons-nons pas déjà deux fois couru.
— Il était grand surtout au premier voyage, remarqua Jean.
— Évidemment. Il n’en restait pas moins grand tout de même. Tant pis. C’est à eux de se décider. Mais