Page:Rosny aîné - Le Cœur tendre et cruel, 1924.djvu/192

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Vous me rendriez si heureux !

— Ben… v’nez dans un moment… sans avoir l’air !

Elle s’éloigna, énigmatique comme elles sont déjà au fond obscur des bourgades. Il attendit une minute, essaya de prendre un air indifférent et se glissa par le verger.

Elle était là, dans la pénombre de la resserre ; il assembla autour d’elle un flot intarissable de sensations qui la transfigurèrent, qui la firent égale, pour son cœur humilié par le servage de la mort, aux Esther, aux Phryné, aux Montespan, aux Joséphine…

— Stéphanie, murmura-t-il, comme c’est gentil de m’avoir laissé venir !

Elle sourit, vague, elle tourna son visage vers l’entrée. Une fois de plus, il chercha ces mots surhumains, à l’existence desquels