Page:Rosny aîné - Le Cœur tendre et cruel, 1924.djvu/13

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

curité charmante, ils étaient si contents l’un de l’autre qu’ils se seraient embrassés.

— Vous êtes un fort, Georges… Les autres, même Flour, même Bourgogne, c’est ce que Flaubert appelle les ingénieux…

Georges abaissa les yeux et savoura sa Force. Aussi obscure que la Sagesse, elle avait quelque chose de plus enivrant. C’était la gloire, l’amour, la conquête et surtout la déconfiture de Pierre Philippon et d’Auguste Tisabart. Georges la savourait comme une réalité supérieure, plus haute de n’avoir pas servi, délicieuse pour n’être aucunement définie et pour se confondre avec les battements orgueilleux de ses artères.

— Oui, oui, appuya Charles, un fort… Les camarades sont de petits émouchets, vous, mon cher, vous êtes l’Aigle.