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êtres, par ma maîtresse et même par vous. Oui, par vous, Georges. J’ai besoin d’une cure, je vais me rincer le cerveau et les nerfs, comme un malade va se rincer les reins à Contrexéville. C’est l’heure où il faut que je me retrouve… Si je ne me retrouve pas, je suis perdu. Mais, je me retrouverai !… La mer, il me faut la mer. Vous ne pouvez pas imaginer comme je sens la mer, en ce moment-ci

Sa voix et sa mimique secouaient Georges. Les possibles se levèrent. Ils furent deux petits univers chauds et neufs

— Je vous comprends ! répondit Georges. Et vous avez raison : c’est la sagesse.

— N’est-ce pas ? C’est la sagesse, cria Malleverne d’un air ravi. Je savais que vous me comprendriez… vous seul !

Ils devinrent graves. Baignés d’une obs-