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moustique, s’apprêtent à tirer sur des chômeurs. Un homme épais fume sa pipe à la fenêtre d’une bâtisse où l’on peut lire : Usine Durand et Putois, Lock out. Et dessous : « L’armée est le chien de garde des patrons. »

Les articles s’intitulent : Jeune soldat ; le Massacre de Fourmies ; la Solidarité dans les casernes ; la Tuerie de la Martinique ; la Vérité sur Casablanca. En tête de la troisième page, le dessin représente un Marocain agenouillé, les bras étendus, devant une femme qui presse un enfant contre son sein, tandis qu’un autre enfant fuit en rampant. Des soldats français chargent ce groupe ; un officier s’apprête à abattre le suppliant d’un coup de revolver, cependant qu’un troupier empoigne une créature épouvantée, aux membres rachitiques, qui est peut-être un garçon, peut-être une fillette. Légende : « L’armée est le chien de chasse des financiers. » Puis de nouveaux articles antimilitaristes : Les assassinats de Châlons ; On fusille les prisonniers ; la Victoire de Narbonne ; Clemenceau a son bain de sang ; la Fusillade de Raon-l’Étape. Au bas de la page, on aperçoit deux soldats ravagés par la fièvre ; ils déclarent : « Nous avons obéi à notre conscience. Cela nous vaut la Tunisie, le typhus et la dysenterie… Mais, chez les fils du peuple, nul ne nous méprise. »

Enfin, en tête de la quatrième page, deux illustrations symboliques. À gauche, des travailleurs devant une usine, dont l’entrée est close par des planches ou des poutres en croix. Légende : «  Conscrit ! c’est contre ceux-là que l’on t’arme ! » À droite, une réunion de financiers aux faces immondes, autour d’un tas d’or étiqueté : « Banques marocaines ». Légende : « Est-ce pour ça que tu te fais tuer ?… » Au bas de la page, des conscrits et des travailleurs se serrent la main. Légende : « C’est promis, camarades, jamais nous ne tirerons sur nos frères ! » Les