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VIII

Ainsi agissait de toutes parts la propagande de François Rougemont. Elle se répandait de la Butte-aux-Cailles, des rues loqueteuses et branlantes, à ce quartier qui grandissait parmi les terrains vagues, alimenté par une artère de tramways mécaniques. C’était déjà, par soi-même, un terroir révolutionnaire, mais d’esprit obscur et incoordonné. L’action de François l’orientait ; les compagnons affluaient aux Enfants de la Rochelle, et le révolutionnaire visitait les chantiers, se montrait chez les mannezingues, organisait des réunions, ne méprisait ni les concerts ni les guinguettes.

Il eut sa légende ; elle prenait sa source dans cette Soirée des Cadavres où il avait su émouvoir le populaire. Sa personnalité plaisait aux femmes autant qu’aux hommes, et réjouissait même les enfants. Lorsqu’il accompagnait Gourjat la Trompette de Jéricho, Philippine oubliait d’être acariâtre ; il charmait Mme Jeannette Meulière ; Mme Fallandres et sa fille l’accueillaient avec faveur : il dut, à deux reprises, partager la poule dominicale ; la mère du petit Taupin se mettait sur le pas de sa porte pour le voir passer ; Adèle Bossange demeurait béante devant sa barbe ; Antoinette Perregault lui eût obéi aussi diligemment qu’à Alphonse lui-même ; la veuve du puisatier Préjelaud et la mère Alexandre semaient sur son passage un sel de louanges ; Mme Bihourd se coiffait avec soin et avait fait dégraisser ses corsages chez le teinturier. D’ailleurs,