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les oiseaux et les hommes, sans obtenir une réponse utile. C’était anormal, et peut-être inquiétant. Car l’oasis, après le tremblement de terre, demeurait pleine de pièges. Targ pouvait être tombé dans une fissure ou avoir été surpris par un éboulement.

— Plutôt est-il sorti de grand matin, fit l’optimiste Manô. Comme il est homme d’ordre, il aura d’abord rangé sa chambre… Allons à la découverte !

Arva restait anxieuse. Les communications étant devenues incertaines et beaucoup d’ondifères ayant été renversés, les recherches n’avançaient point.

Vers midi, Arva errait tristement, parmi des décombres, aux confins de l’oasis et du désert, lorsqu’un essaim d’oiseaux parut, avec de longs cris : Targ était retrouvé !

Elle n’eut qu’à monter sur l’enceinte, elle le vit qui venait, lointain encore, d’un pas lourd…

Son vêtement était déchiré, des estafilades lui balafraient le cou, le visage et les mains ; tout son corps exprimait la fatigue ; le regard, seul, conservait sa fraîcheur.

— D’où viens-tu ? cria Arva.

Il répondit :

— Je viens de la terre profonde.

Mais il n’en voulut pas dire davantage.

Le bruit de son retour s’étant répandu, ses compagnons de voyage vinrent au-devant de lui. Et