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LA MORT DE LA TERRE

servons nos oasis… Cette solution, en apparence élégante, a été tentée. Les annales anciennes rapportent qu’elle échoua. Le fer transformé par la vie nouvelle se montre réfractaire à tout usage humain. Sa structure et son magnétisme si variés en font une substance qui ne se prête à aucune combinaison ni à aucun travail orienté. Sans doute, cette structure semble s’uniformiser et le magnétisme disparaître aux approches de la température de fusion (et, a fortiori, lors de la fusion même) ; mais, lorsqu’on laisse le métal se refroidir ; les propriétés nuisibles reparaissent.

En outre, l’homme ne peut séjourner longtemps dans les contrées ferromagnétiques de quelque importance. En peu d’heures, il s’anémie. Après un jour et une nuit, il se trouve dans un état d’extrême faiblesse. Il ne tarde pas à s’évanouir ; s’il n’est pas secouru, il succombe.

On n’ignore pas la raison immédiate de ces faits : le voisinage des ferromagnétaux tend à nous enlever nos globules rouges. Ces globules, presque réduits à l’état d’hémoglobine pure, s’accumulent à la surface de l’épiderme et sont, ensuite, attirés vers les ferromagnétaux qui les décomposent et semblent se les assimiler.

Diverses causes peuvent contre-balancer ou retarder le phénomène. Il suffit de marcher pour n’avoir rien à craindre ; à plus forte raison suffit-il de circuler en motrice. Si l’on se vêt d’un tissu en fibres de bismuth, on peut braver l’influence