pour acculer les deux autres. Va falloir que je le pige tout seul.
— Et nous ? grommela Duguay.
— Vous n’êtes pas des chiens, soupira l’errant. C’est des nez qu’il faut là dedans. Entre la pointe du parc et la forêt, il n’y a qu’un saut ! Une fois dans la forêt, c’est une épingle dans une meule. Allons ! il n’y a pas une minute à perdre. Suivez-moi si vous pouvez.
Il avait pris son élan. Sa tactique était de couper droit vers la forêt ; partout ailleurs, le fugitif devait se heurter à des poursuivants.
D’abord, Philippe et Duguay ne perdirent guère de terrain. À mesure qu’on avançait, les issues se hérissaient d’obstacles, car Francisca de Escalante voulait qu’une partie du parc demeurât sauvage. Subtil comme un loup, Barguigne se glissait à travers la broussaille et les épines ; il devint invisible ; Philippe n’entendait plus même le froufrou des ramilles et des feuilles.
L’errant ne mit qu’une demi-heure pour arriver aux limites du parc.