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sage entrait fastueusement. On apercevait une pelouse verte comme un herbage d’Irlande, avec un bassin octogone où voguaient de grands cygnes, des canards de soie, de pourpre et de cuivre. Ensuite, le parc, petite forêt de chênes rouvres, de hêtres rouges, d’ormes et de sycomores ; et des lieues de futaies, un pays de cimes, une patrie d’arbres où persistait la Gaule celtique, la terre immense des ancêtres.

Simone Vaugelade portait une chevelure aussi claire que la paille de froment ; elle ouvrait sur les choses « les yeux vifs des Achéennes ». Avec son teint d’églantine, son visage où la vie frissonnait en sourires, sa structure allongée et sa démarche agile, elle semblait faire confiance au destin et le narguer :

« L’heure triste ! » songea-t-elle.

Elle ressentait l’oppression du mystère. Et, songeant à Franscisca, elle soupirait d’inquiétude… Elle l’aimait, cette Francisca ombrageuse, tragique, et si mystérieuse depuis quelques jours.

Quand Simone s’était trouvée orpheline, la