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y prit spontanément un grand intérêt : les émotions qui apparaissaient sur son visage safrané semblaient être, en général, le reflet des émotions de sa nièce. Mais l’une et l’autre ne se rattachaient pas seulement au drame par leurs impressions. Elles avaient dû répondre d’abord aux questions de Duguay, qui tenait à éclairer sa psychologie par des renseignements sur la famille. Cet interrogatoire n’avait donné aucun résultat positif. Néanmoins, Simone y revenait continuellement. Elle interrogeait de préférence la tante, car les souvenirs de Mme de Vargas se décelaient futiles et restreints. La vieille fille, au contraire, possédait un répertoire varié et nombreux, tant sur l’histoire que sur les ramifications des Gamboa, Escalante et Canelo. Elle répondait, sans entrain, mais avec patience, clarté, minutie, et jamais à la légère. À la moindre incertitude, elle réfléchissait, parfois longuement, avec son air d’attentive nonchalance. Comme il fallait s’y attendre, elle n’avait aucune idée de la substitution, elle avouait ne pouvoir imaginer aucun motif plausible. Tou-