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ni dans la plaine, plantée d’une herbe basse, de mesquines fougères ou de maigres pins isolés : avait-il pénétré dans la terre ?

Tout de suite, Vaugelade en fut sûr, Loup-Garou s’en allait en grognant près d’une crevasse, assez large et assez haute pour laisser passer un homme. Dévorant, ayant repris la piste, aboutit au même lieu. C’était grave. Ce dur pays de refuge, de guerre religieuse, de sabbat, avait ses cavernes et ses couloirs, vastes, parfois compliqués par l’industrie humaine. La tactique des fugitifs se décelait : ils avaient imaginé une diversion, afin de retarder la poursuite : ainsi celui dont la fuite importait le plus atteindrait le refuge.

Michel perdit deux bonnes minutes à réfléchir. La chasse présenterait de perfides dangers : l’homme connaissait certainement le souterrain et pouvait régler les péripéties à sa convenance.

— Reste, Loup-Garou ! ordonna enfin le jeune homme. Dévorant, la piste !

Loup-Garou demeura là, bouillant de fou-