Page:Rosny aîné - Dans les étoiles, 1919.djvu/40

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

y émergent, plantés de frênes pleureurs, qui baignent leurs longues branches pendantes.

Comme je rêvais, immobile, j’entendis un pas léger et vis Mary qui avançait vers moi, aussi pâle que les nues. Elle semblait hésitante, troublée. Je ne l’avais jamais vue aussi gracieuse, aussi marquée du signe des élues. Ne croyez pas que je fusse là sous l’illusion des gens dont un retournement de sensation dessille les yeux… C’était la réalité pure. Mary apportait la lueur de l’amour qui transfigure jusqu’aux laides. Je la regardai venir avec admiration et pitié ; je composai mon attitude :

— Voilà, dis-je, un matin fait à souhait pour le bonheur… Regardez, mon enfant, si l’on peut rêver quelque chose