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venir sans arrière-goût de victoire, tout respectueux et tendre. Pourtant, il entrevit l’aiguë allégresse de la possession de Clotilde, il détourna sombrement la tête.

Mais qu’importe désormais ? Doute ou non, le voici sur la voie immuable où la volonté ne recule pas, où tout combat effectif a disparu, où un accomplissement supérieur a banni les débats du « moi. » Il croit avoir accompli le maximum de ce qu’il peut accomplir dans les courtes journées qui lui demeurent sur la terre. Il a voulu laisser du bien, du bonheur, du durable derrière lui, il a eu la force de travailler pour la Vie. Qu’il ait pu se tromper, cela n’est point impossible, mais il ne le croit pas, mais il sait qu’il a cherché l’altruisme, il sait qu’il a lutté à sa manière pour ce