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le prince s’était mis à l’eau pour se baigner, la femelle du corbeau fit ce que son mâle lui avait dit. Les gens du roi, en cherchant la chaîne d’or, trouvèrent le serpent noir dans le creux de l’arbre et le tuèrent. »

Je m’arrêterai là : si j’avais voulu aller plus loin, j’aurais dû commencer plus avant, car la fable du Corbeau, sa Femelle et le Serpent noir n’est elle-même qu’une portion d’une fable qui en intercale toute une série dans son cadre étendu, de même que celle que nous venons d’analyser renferme la fable du Lion et le vieux Lièvre.

L’originalité et les traits de mœurs que l’on rencontre dans l’Hitopadésa en font une lecture attrayante et instructive pour ceux qui prennent intérêt aux croyances religieuses, à l’histoire, aux coutumes des nations indiennes. Aussi, la nouvelle traduction de M. Édouard Lancereau sera-t-elle, sans aucun doute, favorablement accueillie du public. Puisse ce savant orientaliste, qui possède de solides et profondes connaissances en langue sanscrite, consacrer ses instants de loisir à nous donner, de préférence à des versions d’ouvrages déjà traduits, des interprétations ou des analyses d’ouvrages importants dont le contenu nous soit complètement inconnu ! Si sa bonne traduction de l’Hitopadésa, recueil déjà traduit en trois ou quatre langues européennes[1], offre encore un intérêt réel pour les littérateurs, avec

  1. Voici une liste bibliographique des principales traductions européennes de l’Hitopadésa :

    1. The Heetopades of Veeshnoo-Sarma in a series of connected Fables, interpersed with moral, prudential and political Maxims ; translated from an ancient