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IV


C’était la nuit, à l’heure d’accalmie, au bureau central. Un seul manipulateur Morse vibrait dans le silence. Il flottait une méchante poussière charbonneuse, une senteur de calfeutrement, écœurante, d’huile, d’hommes, d’encres à imprimer, de paperasses. Plusieurs télégraphistes dormassaient sur des paillasses. Les gaz palpitaient, à flammes surbaissées. Quelques Morses, leurs corps de cuivre et de verre, leurs rouages graciles, les bobines vertes des électro-aimants, le bizare manipulateur et la petite armature de fer doux, organes de la parole télégraphique, faisaient une méthodique à la fois et fantasmagorique machinerie, une machinerie de l’Ére nouvelle jaillie du phénomène minuscule observé par les Anciens et restée tant de siècles dans le