Page:Rosny - Marc Fane, 1888.djvu/36

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

II


Dans la taciturnité de cette rue, ils rôdèrent comme en un ravin de montagne. Les moires ombreuses du sol s’avivaient de l’asséchement de quelques pavés en relief, pâles comme des vertèbres de mégalosaures échoués là depuis les âges. Les petites mares chaviraient ainsi que de colossales prunelles carnassières. Les falaises crayeuses des maisons s’évaporaient tristement dans la térèbre firmamentaire. Parmi des tulles, surgissaient deux ou trois astérismes hydratés, aux lueurs rajeunies. Honoré levait les yeux, avec l’amour des luminosités nébulaires de certaines fenêtres, d’où semblait sourdre un chuchotement de béatitude, des voluptés de refuges, effaré du sombre de telle façade, un noir de sépulcre, de sommeils profonds, presque mortuaires. À un