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contentement. Les gâteaux se trouvèrent délicieux, le vin d’un bouquet agréable, les petits fours exquis, et, tandis que la tante ne tarissait pas sur l’excellence de ces choses, l’oncle indiquait leur provenance, ajoutait le goût moral d’un choix à la gourmandise, jouissait des éloges comme s’il avait été lui-même le pâtissier. Un léger plumet, sur le désir de l’oncle, fut accordé aux moutards, et ce fut un joli plumet carmin au beau milieu des joues, une griserie qui tirait une parlotte aimable de Marine, des farces adorablement ratées de Victor…

Toul brillait. Des mots de flamme, des ruissellements de lumière dans l’imagination, de beaux clairs obscurs parfois aussi, et dans cette fête de la pensée une grande paix, durable, profonde, ensevelisseuse : effet d’une légère ivresse sur le cerveau large de l’oncle. Des visions flottaient, rat- tachées, semblait-il, par le parfum amer du café, de la fable se mêlant aux réminiscences solides d’anciennes festivités, comme de placer ces festivités dans des salles superbes, la salle de chêne du Louvre, quelque fin salon blanc et or, un réfectoire oblong à tapisserie et à vitraux. Toujours les cheminées flambantes, le feu insépa-