Page:Rosny - Les Xipéhuz, 1888.djvu/60

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pouvait être tendu et détendu par une femme débile.

Or, j’avais toujours été expert à lancer le dard et la flèche, et en quelques jours j’appris à connaître si parfaitement l’arme construite par mon fils Anakhre que je ne manquais aucun but, fût-il menu comme la mouche ou vif comme le faucon.

Tout cela fait, je retournai vers Kzour, monté sur Kouath aux yeux de flamme, et je recommençai à rôder autour du domaine des ennemis de l’homme. Pour leur inspirer confiance, je tirai beaucoup de flèches avec mon arc habituel, à chaque fois qu’un de leurs partis approchait de la frontière, et mes flèches tombaient beaucoup en deçà d’eux. Ils apprirent ainsi à connaître la portée exacte de l’arme, et par là à se croire absolument hors de péril à des distances fixes. Pourtant, une défiance leur restait, qui les rendait mobiles, capricieux, tant qu’ils n’étaient pas sous le couvert de la