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rable des Xipéhuz ? Et brusquement la pensée me vint que c’était l’étoile qu’il fallait atteindre. Une minute j’en eus la certitude, une certitude passionnée, aveugle. Puis le doute froid vint.

De la fronde, plusieurs fois, n’avais-je pas visé, touché ce but ? Pourquoi la flèche serait-elle plus heureuse que la pierre ?…

Or, c’était nuit, l’incommensurable abîme, ses lampes merveilleuses épandues par dessus la terre. Et moi, la tête dans les mains, je rêvais, le cœur plus ténébreux que la nuit.

Un lion se mit à rugir, des chacals passèrent dans la plaine, et de nouveau la petite lumière d’espérance m’éclaira. Je venais de penser que le caillou de la fronde était relativement gros et l’étoile des Xipéhuz si minuscule ! Peut-être, pour agir, fallait-il aller profond, percer d’une pointe aiguë, et alors leur terreur devant la flèche s’expliquait !