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j’ai pu me risquer souvent dans la forêt même, me fiant à la vélocité de mon étalon à la moindre alerte. Là, j’ai tenté de découvrir s’ils se construisaient des abris, mais j’avoue avoir échoué en cette recherche. Ils ne meuvent ni les pierres, ni les plantes, et paraissent étrangers à toute espèce d’industrie tangible et visible, seule industrie appréciable à l’observation humaine. Ils n’ont conséquemment point d’armes, selon le sens par nous attribué à ce mot. Il est certain qu’ils ne peuvent tuer à distance : tout animal qui a pu fuir sans subir le contact immédiat d’un Xipéhuz a infailliblement échappé, et de cela j’ai été maintes fois témoin.

Ainsi que l’avait déjà remarqué la malheureuse tribu de Pjehou, ils ne peuvent franchir certaines barrières idéales à la poursuite de leurs victimes. Mais ces limites se sont toujours accrues d’année en année, de mois en mois. J’ai dû en rechercher la cause.