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Bakhoûn professait des idées singulières, qui l’eussent fait lapider sans le respect des Zahelals pour son frère aîné, le grand-prêtre suprême.

Premièrement, il croyait que la vie sédentaire, la vie à place fixe, était préférable à la vie nomade, ménageait les forces de l’homme au profit de l’esprit.

Secondement, il pensait que le Soleil, la Lune et les Étoiles n’étaient pas des dieux, mais des masses lumineuses ;

Troisièmement, il disait que l’homme ne doit réellement croire qu’aux choses prouvées par l’expérience.

Les Zahelals lui attribuaient des pouvoirs magiques, et les plus téméraires, parfois, se risquaient à le consulter. Ils ne s’en repentaient jamais. On avouait qu’il avait souvent aidé des tribus malheureuses en leur distribuant des vivres. Il ne secourait d’ailleurs que ceux qui étaient réellement misérables, et, involontairement, les barbares