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nommée, qui demanda audacieusement d’approcher davantage des Formes.

Mais les vieillards, blanchis dans l’art des sages paroles, triomphèrent, et l’autel fut construit, la victime amenée (un éblouissant étalon, superbe serviteur de l’homme). Alors, dans le silence, la prosternation d’un peuple, le couteau d’airain trouva le noble cœur de l’animal. Une grande plainte s’éleva. Et le grand-prêtre :

— Êtes-vous apaisés, ô dieux ?

Là-bas, parmi les troncs silencieux, les Formes circulaient toujours, se faisant reluire, préférant les places où le soleil coulait en ondes plus denses.

— Oui, oui, cria l’enthousiaste, ils sont apaisés !

Et saisissant le cœur chaud de l’étalon, sans que le grand-prêtre, curieux, prononçât une parole, Yushik se lança à travers la clairière. Des fanatiques, avec des hurlements, le suivirent. Lentement, les Formes