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table force maternelle, avaient gardé, rassemblé, porté le fruit de leurs entrailles à travers la mêlée hagarde. Et beaucoup d’ânes, de chevaux, de bétail, revinrent, moins affolés que les hommes.

Nuit lugubre et passée dans le silence, sans sommeil, où les guerriers sentirent continuellement trembler leurs vertèbres ! Mais l’aube vint, s’insinua pâle à travers les gros feuillages, puis la fanfare aurorale, de couleurs, d’oiseaux retentissants, exhorta à vivre, à rejeter les terreurs de la nuit.

Le héros, le chef naturel, rassemblant la foule par groupes, commença le dénombrement de la tribu. La moitié des guerriers, deux cents, manquait, avait probablement succombé. Beaucoup moindre était la perte des femmes, et presque nulle celle des enfants.

Quand ce dénombrement fut terminé, qu’on eut rassemblé les bêtes de somme (peu manquaient, par la supériorité de l’ins-