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des agonisants, mais les autres, intacts, bientôt se relevaient, reprenaient la course fantastique dans le blémissement crépusculaire.

Quelle que fût la nature des Formes, elles agissaient à la façon des êtres, nullement à la façon des éléments, ayant comme des êtres l’inconstance et la diversité des allures, choisissant évidemment leurs victimes, ne confondant pas les nomades avec des plantes et même les animaux.

Bientôt les plus véloces fuyards perçurent qu’on ne les poursuivait plus. Épuisés, déchirés, ils osèrent se retourner une seconde, épier. Au loin, entre les troncs noyés d’ombre, continuait la poursuite resplendissante. Et les Formes, préférablement, pourchassaient, massacraient les guerriers, souvent dédaignaient les faibles, la femme, l’enfant.

Ainsi, à distance, dans la nuit toute venue, la scène était plus surnaturelle, plus