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Davesne, alors, lentement et à plusieurs reprises, cracha sur la face de mon père, puis, à toute volée, il lui appliqua des gifles. Je fis un effort désespéré pour me dégager, et tel était mon bouleversement, ma fureur d’indignation, que je ne sentais même pas les coups dont m’accablait le fils Davesne.

Enfin, cette scène lugubre cessa. Mon père fut lancé à vingt pas, figure tuméfiée, joues violettes, et je me trouvai à côté de lui, suffoqué de rage, de larmes, d’humiliation.

— Lâche ! lâche ! lâche ! cria mon père.

Le monstre, avec un rire insultant, s’élança. En un clin d’œil mon père retombait, le souffle coupé par un coup formidable. Alors, sans hâte, Davesne se retira sous le porche de sa maison, tandis que des femmes emportaient les vaincus jusqu’au cabaret voisin, car aucun homme n’osa les toucher !…

II

Je pense que vous pouvez concevoir l’état effrayant de mon père durant les jours qui sui-