Page:Rosny - Les Profondeurs de Kyamo, 1896.djvu/84

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

SECONDE PARTIE

LE CHAMPION


À J. de Boisjoslin.

I

Nous plaisantions le philosophe Saverre sur sa prédilection passionnée pour les exercices du corps. Il est lui-même délicat, presque chétif, tout en cerveau, — mais il manifeste un plaisir extraordinaire à la vue de quelque belle partie de lutte, de boxe, d’escrime, et voire de poids. Il reçoit tous les journaux de sport, connaît les meilleurs boxeurs et les meilleurs lutteurs de France et d’Angleterre, les fines lames, les toréadors célèbres. Il nous laissa quelque temps plaisanter, et finit par raconter l’origine de ces goûts si opposés à son tempérament :

— Je pourrais, dit-il, prétendre que je les dois à cette conviction philosophique que les peuples qui cessent le mouvement sont inévitablement condamnés