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Cinq heures plus tard, tous rejoignaient le bateau, et le souvenir des merveilles entrevues dominait celui des mortelles angoisses.

XI

Vers l’automne, le bateau sillait de nouveau sur l’immense rivière, cette fois vers l’aval.

Alglave, Véraguez, Fugère se tenaient à la proue, au crépuscule du soir, à l’heure des souvenirs. Ils causaient de l’expédition miraculeuse menée à bonne fin, des luttes où ils avaient appris à explorer les contrées souterraines, à surmonter ou à tourner leurs obstacles. Fugère, de-ci de-là, relisait des notes, les annales du fantastique voyage. Un orgueil doux et fort les rendait rêveurs.

Auprès d’eux se tenaient les Indiens auxquels ils devaient tant de précieux services, qui étaient devenus des amis, attachés à leur bonne comme à leur mauvaise fortune.

La nuit vint, une nuit lunaire comme celle où ils avaient rencontré les jaguars.

Et c’était toujours « la vie féconde et mons-