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— C’est la fin ! pensa avec découragement Alglave… Nous n’avons échappé à l’engourdissement que pour périr d’inanition !…

Sa tête bourdonnait, sa vue était lente et faible, il ne se sentait pas beaucoup plus valide que les autres. Il rêva de capturer quelque bête sans user d’armes à feu, puis il rejeta cette idée en constatant l’incertitude de sa démarche et de ses mouvements.

— Eh bien, soit !… le sort en est jeté !…

Il s’assit, lugubre. Dans son cerveau enfiévré repassa la vision d’une belle et grandiose étude, d’une merveilleuse relation de voyage dans la « Contrée prodigieuse des Cavernes », puis il ferma les yeux avec résignation, il attendit…

Un cri aigu l’éveilla, le fit se dresser. Il vit Whamô debout qui faisait des signes, puis, au loin, des silhouettes humaines.

Whamô dit :

— L’homme de nos tribus ! Il revient avec du secours !

Alglave distingua bientôt nettement l’Indien sauvé, avec trois hommes d’équipage. Poussant un hourra formidable, il s’élança !… C’était le salut, c’était la vie : des provisions, des cordiaux, de l’espérance !…