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la mort inutile, lâche… sans avoir pu étudier ces mystères…

Car, au fond de son trouble, la curiosité acharnée du savant demeurait encore, le regret immense d’un trésor de science qui se perdrait si leur expédition succombait.

En ce moment, il se sentit toucher le bras. C’était l’Indien qui l’entraînait, qui lui montrait une espèce de tertre. Machinalement, Alglave suivit. Son angoisse se fondait dans la torpeur ; il arriva péniblement sur le tertre. — Là, en une minute, il reprit des forces, la lucidité du regard et du cerveau :

— Merci ! merci ! fit-il en secouant la main du sauvage.

Celui-ci lui fit signe d’attendre ; et, redescendant vite, il courut vers le groupe des dormeurs.

Bientôt Alglave le vit revenir traînant un corps, celui de Véraguez, péniblement. Il s’élança à l’aide ; ils parvinrent à remorquer l’explorateur jusqu’au bout du tertre. Alors seulement Alglave réfléchit sur le sens intelligent des actes de l’Indien :

Habitant des cavernes, il avait dû, par analogie, comparer ce qui arrivait avec les asphyxies par l’acide carbonique.